Cacao : le « différentiel de revenu de subsistance » enfin sur les rails

Évoqué pour la première fois début juillet, lors de la réunion technique qui avait rassemblé les autorités ivoiro-ghanéennes et les industriels de la filière cacao, le « différentiel de revenu de subsistance » est entré en vigueur sur les premiers contrats d’exportation de la campagne 2020/21.

Interrogées par l’agence d’information Reuters, plusieurs sources ont signalé la signature des premiers contrats de cacao incorporant une prime de 400 dollars par tonne pour la campagne 2020/21. Pour rappel, le Conseil du café-cacao ivoirien et son homologue ghanéen, le Cocobod, avaient annoncé au début de l’été qu’ils inséreraient dans les contrats d’exportation une clause de « différentiel de revenu de subsistance » de l’ordre de 400 $/t, entrant automatiquement en vigueur « si le cours mondial venait à descendre en dessous des 2 600 dollars ». Une manière d’offrir une rémunération minimale aux planteurs. Le dernier Cocoa Barometer, une étude sectorielle annuelle financée par un consortium d’ONG (Oxfam, Südwind Institut, Public Eye…), rappelle ainsi que les cacaoculteurs ne percevraient en moyenne que… 6,6 % des revenus générés sur l’ensemble de la chaîne de valeur tandis qu’un récent rapport de la Banque mondiale sur la Côte d’Ivoire, publié en juillet, estime que plus de la moitié des producteurs vivraient en deçà du seuil de pauvreté.

Pour l’heure, seul le chocolatier français Cemoi a confirmé avoir acheté du cacao de Côte d’Ivoire dans le cadre de ce nouveau mécanisme, mais les sources précitées ont indiqué que Sucden, Barry Callebaut, Cargill et Olam avaient également conclu des accords similaires. Petit bémol cependant, les volumes concernés : la Côte d’Ivoire et le Ghana n’auraient jusqu’à présent vendu qu’entre 20 000 et 25 000 tonnes avec la prime attachée ; un chiffre bien dérisoire si on le met en perspective avec les 2,5 millions de tonnes prévues pour 2020/21. La campagne ne fait néanmoins que commencer…

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