Afrique du Sud : le sucrier Tongaat Hulett rétropédale sur ses comptes 2018

En pleine restructuration, l’entreprise sud-africaine Tongaat Hulett a annoncé vendredi 31 mai qu’elle réviserait ses états financiers pour l’exercice 2018 après avoir identifié « des pratiques antérieures préoccupantes ».

Citée par le quotidien économique Business Live, la direction de la société, principalement active dans l’industrie sucrière, explique que « ces pratiques passées semblent avoir abouti à des états financiers qui ne reflétaient pas fidèlement les performances commerciales sous-jacentes de Tongaat Hulett ». Des (mé)faits qui coûteront cher à l’entreprise : Tongaat Hulett a indiqué qu’elle pourrait être amenée à réduire de 4,5 milliards de rands (277 millions d’euros) les fonds propres de son bilan 2018. Le groupe a également précisé que ses résultats pour l’exercice 2019 ne seraient a priori pas publiés avant octobre.

L’annonce de la reformulation des comptes ne saurait pourtant être qualifiée de surprise. Fin mai 2018, la société d’investissement Investec critiquait vertement la gestion du directeur général de l’époque, Peter Staude, indiquant que celui-ci devrait démissionner après les résultats annuels « déplorables » de l’entreprise (alors en baisse de 37 %, NDLR). Arrivé aux commandes en début d’année dans ce contexte de défiance, le nouveau DG, Gavin Hudson, a pour sa part annoncé dès mars qu’un examen approfondi des pratiques comptables antérieures était en cours et pourrait « nécessiter des mesures correctives ». Une affaire qui n’est pas sans impact sur la cotation de Tongaat Hulett à la Bourse de Johannesburg : à l’annonce de la révision anticipée des comptes, le cours de l’action a plongé, pour clôturer la séance à 16,70 rands (-6,63 %). Un niveau proche de ses plus bas historiques…

Tongaat Hulett : un titre au plus bas (évolution du titre sur 5 ans, à la Bourse de Johannesburg).
Source : Thomson Reuters.

En difficultés depuis plusieurs années, Tongaat - qui opère dans six pays d’Afrique australe (Afrique du Sud, Botswana, Namibie, Mozambique, Swaziland et Zimbabwe) avait auparavant annoncé, en février, entamer des discussions avec ses créanciers pour trouver un accord sur sa dette de près de 8 milliards de rands (490 millions d’euros).