De Beers perd de son éclat

Le diamantaire sud-africain a fait état d’une baisse sensible de son chiffre d’affaires lors de son dernier cycle de ventes aux enchères.

Les diamants ont beau être éternels, leur négoce n’en est pas moins soumis aux aléas (temporels) de la conjoncture. C’est la conclusion que l’on pourrait tirer des dernières ventes aux enchères de pierres brutes organisées par le diamantaire sud-africain De Beers. Dans son communiqué, publié mardi, la firme indique avoir vendu 415 millions de dollars de diamants au cours de son quatrième cycle de vente cette année, contre 554 millions de dollars lors du même cycle l’an dernier ; soit une contraction de 25 % des revenus. En cause, « l’incertitude macroéconomique » et « le ralentissement saisonnier » du plus grand marché de De Beers : l’Inde. La société minière, détenue à 85 % par Anglo American, organise chaque année 10 ventes aux enchères, appelées « sights », où un groupe d’acheteurs internationaux triés sur le volet récupèrent leurs diamants à Gaborone, la capitale du Botswana. Bruce Cleaver, le directeur général de l’entreprise, s’est néanmoins voulu rassurant, expliquant qu’il s’agissait « […] d’une période normale de ralentissement saisonnier pour l’industrie, les usines indiennes fermant temporairement pour la période de vacances traditionnelle ».

Une chose est sûre, ces résultats jettent un doute sur les espoirs de reprise du marché mondial des diamants, les réserves exploitables se faisant de plus en plus rares, à des coûts d’extraction toujours plus élevés, et ce sans incidence réelle sur les prix, la montée en puissance des pierres synthétiques tirant les cours vers le bas. Un développement « inquiétant » selon l’analyste financier Tyler Broda à RBC Capital Markets, pour qui « De Beers vend des diamants de meilleure qualité et d’une valeur moyenne supérieure à celle de ses pairs ».