L’Algérien NCA Rouiba dans une mauvaise passe

Dans une lettre ouverte, la direction des Nouvelles conserveries algériennes de Rouiba (NCA-Rouiba), le leader algérien des boissons à base de fruits, a fait part des graves difficultés financières que traverse la société.

Dans cette missive du 5 novembre adressée à ses actionnaires, aux consommateurs, aux fournisseurs et aux partenaires, Slim Othmani, le président du conseil d’administration de la société, explique que « la bonne gouvernance qui a toujours caractérisé notre entreprise, notre présence à la Bourse d’Alger, ainsi que notre devoir de transparence vis-à-vis de toutes les parties prenantes nous imposent de vous informer de cette délicate situation et des mesures de sauvegarde en cours de mise en œuvre ». De fait, le groupe a confirmé ne plus pouvoir répondre à la demande du marché par manque de produits, tout en faisant face à des échéances financières qu’elle peine à honorer. Une situation suffisamment alarmante pour que le dirigeant évoque un « choc de trésorerie » qu’il justifie par « la crise économique qui frappe le pays », « la faible dynamique de la Bourse d’Alger », « l’explosion des pratiques du sans facture », mais aussi, plus problématiques, « des défaillances de gestion des créances, des dettes et du contrôle interne ».

Parmi les mesures déjà prises, le groupe industriel familial a remercié son directeur général, Sahbi Othmani – cousin de Slim Othmani – et lancé des audits afin de mettre à jour les lacunes ayant marqué la gestion de la période précédente. Outre la réduction de ses charges, la possible cession d’actifs et la renégociation de sa dette avec ses fournisseurs et partenaires financiers, NCA-Rouiba a également fait part de son intention de recourir plus systématiquement aux poursuites judiciaires pour le recouvrement de ses créances, et de couvrir les risques d’impayés pour 100 % de ses clients par le biais de la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX). Slim Othmani a toutefois rappelé qu’au-delà des résultats attendus dans la foulée de l’actuel plan d’action, « il s’avère[ra] tout de même nécessaire pour l’entreprise de renforcer ses fonds propres […] ». À cet effet,deux scénarios sont actuellement étudiés par le conseil d’administration – augmenter le capital de l’entreprise (environ 7 millions de dollars aujourd’hui) ou faire appel à un nouveau « partenaire stratégique et/ou financier » (Cevital, le premier groupe privé algérien, détient 15 % de Rouiba depuis 2014) – et seront débattus « prochainement en assemblée générale », a fait savoir la direction de NCA-Rouiba.