Le Kenya inaugure le plus grand parc éolien d’Afrique

Connu pour être l’un des laboratoires avancés de la scène technologique africaine, le Kenya s’impose désormais également comme l’un des leaders continentaux en matière d’énergie propre avec le lancement du plus grand parc éolien d’Afrique.

Situé à 600 km au nord de la capitale Nairobi, sur la rive est du lac Turkana, un corridor naturel considéré comme l’un des espaces les plus venteux de la planète, le parc éolien comprend 365 turbines d’une puissance de 310 mégawatts. Une capacité suffisante selon ses promoteurs pour alimenter 330 000 foyers, et qui représente environ 15 % de la production nationale d’électricité. Venu en personne sur le site inaugurer ce projet le 19 juillet, le président kenyan Uhuru Kenyatta s’est pour sa part félicité que son pays ait « […] à nouveau haussé la barre pour le continent alors [qu’il inaugure] le plus grand parc éolien d’Afrique ». De quoi expliquer « sans aucun doute [que] le Kenya est en train de devenir un leader mondial en matière d’énergie renouvelable », a-t-il ajouté.

De fait, cet ambitieux projet – estimé à 680 millions de dollars et financé en partie par l’Union européenne – traduit, via sa formule de partenariat public-privé (PPP), la volonté des opérateurs privés d’investir à grande échelle dans les énergies renouvelables sur le continent. Dans un contexte de demande énergétique en hausse constante, sur fond de croissances économique et démographique, et d’engagement financier pérenne des États concernés, la conjoncture est assurément favorable. Dans ce cas d’espèce, le Kenya s’est ainsi engagé à acheter l’électricité générée par le parc éolien à un prix fixe sur une période de 20 ans.


Localisation du parc éolien du lac Turkana (balise rouge sur la carte)

Le parc éolien n’a cependant pas été à l’abri des aléas : achevé en mars 2017, il n’a pu être raccordé au réseau électrique kenyan qu’un an et demi plus tard, en septembre 2018. En cause, des retards dans le financement de la ligne électrique ad hoc de plus de 400 kilomètres, ainsi que dans l’acquisition du foncier nécessaire à sa construction – des responsabilités relevant de l’État. Désormais lancé, le parc éolien du lac Turkana devrait en tous cas rapprocher le pays de son ambitieux objectif d’énergie verte à 100 % d’ici 2020, 70 % de l’électricité nationale étant déjà produits à partir de sources renouvelables (géothermie, hydro-électricité, solaire, éolien).