Washington réfléchirait à un projet d’embargo sur le cacao ivoirien

Selon le Washington Post, le Congrès américain envisagerait d’interdire les importations de cacao en provenance de Côte d’Ivoire, le premier producteur et exportateur mondial d’or brun.

Déjà préoccupée par la question du prix plancher des fèves, la filière cacao ivoirienne pourrait prochainement avoir un nouveau motif d’inquiétude.À en croire le quotidien de la capitale américaine, dans son édition du 7 août, un projet d’embargo sur le cacao ivoirien aurait été formulé le mois dernier par deux sénateurs, au motif que sa récolte dans le pays ouest-africain dépend en grande partie du travail forcé des enfants. Pour justifier leur requête, les deux hommes, dont les noms n’ont (pour l’heure) pas été divulgués, auraient cité des « preuves accablantes », estimant qu’en conséquence, il devrait être interdit au cacao ivoirien d’atteindre le marché américain. Dans les faits, si elle était approuvée, cette mesure permettrait aux agents de douane de bloquer les produits en provenance de Côte d’Ivoire, si ceux-ci laissent « raisonnablement [penser] qu’ils sont produits avec le travail forcé d’un enfant ».

Informées de cette potentielle menace, les autorités ivoiriennes, qui luttent par ailleurs pour éradiquer le travail des enfants dans la chaîne d’approvisionnement du cacao, n’ont pas tardé à réagir. Toujours selon nos confrères du Washington Post, la première dame ivoirienne Dominique Ouattara aurait convoqué cette semaine à Abidjan une réunion avec neuf membres du personnel de Capitol Hill et le représentant démocrate Dwight Evans pour exposer ses propres contre-arguments.


Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire
Crédit : Wiki Commons, par Fredd225

« Je pense que [la proposition d’interdiction] punirait tout un pays et les agriculteurs qui luttent pour leur survie, et serait injuste à l’égard du travail que nous accomplissons », aurait argué la femme du chef de l’État ivoirien lors de cette réunion, selon les sources citées par le média américain. Un plaidoyer qui doit désormais être entendu à Washington.

Jacques Leroueil