Zambie : le ton monte entre le président Lungu et les opérateurs miniers

Annoncée pour le 1er juillet, l’entrée en vigueur de la nouvelle taxe sur les mines en Zambie continue de susciter des tensions.

De fait, le nouvel impôt, destiné à remplacer la taxe sur la valeur ajoutée, suscite de vives appréhensions au sein de la communauté minière, plusieurs opérateurs - notamment les groupes Vendata et Glencore - mettant en garde contre un risque de suppressions d’emplois dans la filière. Une opposition que le président zambien, Edgar Lungu, a balayée du revers de la main, le chef de l’État excluant de revenir sur ce projet de réforme fiscale. « L’impôt sur les ventes va être appliqué et la TVA disparaître. Ceux qui ne sont pas d’accord partiront », a averti vendredi dernier le président à Ndola, une ville située dans la « Copper Belt » (région du cuivre), à 300 km au nord de la capitale Lusaka. « Trop, c’est trop », a-t-il conclu, « les gens sont fatigués et nous n’effrayons pas les investisseurs parce que d’autres viendront ».

Part des revenus tirés de l’extraction du cuivre dans les recettes d’exportations zambiennes (9,71 milliards de dollars en 2017) .
Source : UN COMTRADE.

Pour rappel, le gouvernement zambien avait annoncé dès septembre 2018 son intention d’augmenter les taxes sur l’exploitation minière (de 3 % à 9 %), le pays cherchant à faire face aux difficultés financières (8 milliards de dollars, soit 34 % du PIB). « Les ressources minérales sont destinées à s’épuiser un jour. Il est essentiel de structurer un régime fiscal efficace pour le secteur minier afin de garantir que les Zambiens tirent profit des richesses minérales dont notre pays est doté », déclarait alors Margaret Mwanakatwe, la ministre zambienne des Finances, devant les élus parlementaires.

Les revenus tirés de l’exploitation du cuivre représentent 71 % des recettes d’exportation de la Zambie, qui en est le second producteur africain après la RDC.