La compagnie énergétique américaine Anadarko a donné son feu vert pour la construction d’un terminal de liquéfaction de gaz d’une valeur de 25 milliards de dollars au Mozambique, ce qui en fait le plus grand projet de GNL du continent.
Dolphin Tuna. Tel est le nom du
plus important projet de gaz nature liquéfié (GNL) jamais approuvé
en Afrique. L’annonce de la décision finale d’investissement,
estimé à 25 milliards de dollars, a été faite mardi 18 juin à
Maputo, la capitale mozambicaine, et intervient environ dix ans après
la découverte de colossales réserves de gaz (5 000 milliards de
mètres cubes) au large de la province du Cabo Delgado, dans le nord
du pays. Présent à la cérémonie au côté du PDG d’Anadarko, Al
Walker, et des autres partenaires du projet (le Japonais Mitsui,
la société d’énergie du Mozambique ENH, la Thaïlandaise
PTT et les Indiennes ONGC (Oil and Natural Gas Corporation
Limited), Bharat Petroleum Resourceset Oil India),
le président mozambicain Filipe Nyusi s’est réjoui du fait
qu’il s’agit du « […] plus important investissement
direct étranger de l’histoire de [notre] pays ».
Concrètement, le feu vert
d’Anadarko acte l’entrée en vigueur du plan de développement de
la zone et ouvre la voie à la phase de construction des
infrastructures nécessaires pour extraire le gaz offshore, le pomper
à terre et le liquéfier, avant de l’exporter par le biais de
méthaniers. Une logique de fournisseur gazier à l’international
sur laquelle le PDG d’Anadarko est longuement revenu. « Alors
que le monde recherche de plus en plus des formes d’énergie
propre, le projet GNL du Mozambique, mené par Anadarko, est
idéalement situé pour répondre à la demande croissante, en
particulier sur les marchés asiatiques et européens en expansion »,
s’est félicité le dirigeant dans un communiqué.
Pays et grandes entreprises clientes du projet GNL mozambicain (en bleu sur la carte)
Source : Anadarko
S’il est mené à son terme, le
projet, qui prévoit des approvisionnements pour plusieurs grandes
compagnies publiques d’énergie, devrait transformer durablement le
Mozambique, aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres du monde
(420 dollars de PIB/habitant). Dans l’intervalle, les
premières retombées du projet profiteront aussi à
un autre bénéficiaire : le groupe français Total, qui a
racheté récemment les actifs africains d’Anadarko.