Or : le canadien Fortuna débarque en Afrique de l’Ouest avec le rachat de son compatriote Roxgold

En Afrique de l’Ouest, la consolidation du secteur aurifère se poursuit. Après les rachats successifs de la junior Semafo et de Teranga Gold par le britannique Endeavour Mining, c’est au tour du groupe Fortuna Silver Mines de mettre la main sur son compatriote canadien Roxgold, présent dans la sous-région.

Fortuna, qui opérait jusqu’à présent exclusivement en Amérique latine (au Pérou, au Mexique et en Argentine), acquerra les projets de Roxgold au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Une opération qui, selon les termes du communiqué, publié le 26 avril, permettra de détenir « un projet de développement autorisé au stade de la faisabilité, un pipeline d’exploration robuste et les membres clés d’une équipe de direction chevronnée de constructeurs de mines, de développeurs et d’explorateurs éprouvés en Afrique occidentale », s’est félicitée le groupe canadien, basé à Vancouver. La direction de Fortuna a par ailleurs estimé à 450 000 onces la production annuelle combinée en équivalent or des deux sociétés.

Sur le plan financier, l’offre formulée par l’acquéreur se ferait par échange de titres (0,283 action Fortuna pour chaque action Roxgold) et valoriserait l’entreprise minière rachetée à environ 1,1 milliard de dollars canadiens (887 millions de dollars US). Une nouvelle qui a aussitôt fait bondir de 15 % le cours de l’action Roxgold. En revanche, les investisseurs ont lourdement sanctionné Fortuna Silver Mines, le titre de l’entreprise s’effondrant de plus de 18 % à la clôture de la bourse de Toronto. Une réaction négative qui reflète en partie le malaise des opérateurs de marché concernant la sécurité dans la région instable du Sahel.

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D’un point de vue opérationnel et au vu de la conjoncture actuelle, le deal fait pourtant parfaitement sens. Comme le rappelle l’équipe dirigeante de Fortuna dans la note précitée, la constitution du nouveau groupe consolidée devrait être le prélude à « une plateforme à faible coût pour la production d’or et d’argent dans les régions productrices de métaux précieux qui connaissent la croissance la plus rapide au monde ». De fait, avec un coût de revient par once d’or équivalente estimé à environ 950 dollars et un cours évoluant présentement à près de 1800 dollars (l’once) sur les marchés internationaux, l’acquisition des opérations africaines de Roxgold est, sur le papier, des plus attrayantes et ce malgré les risques sécuritaires liés à l’exploitation, notamment au Burkina Faso. Outre son portefeuille d’exploration en Côte d’Ivoire (en particulier le projet aurifère Séguéla), le canadien Roxgold détient, cinq permis de recherche au Burkina à savoir Solna, Teyanga et Yantara- dans le Nord-Est-, à Boussoura- dans le Sud-Ouest- et à Houko, près de Yaramoko (centre du pays).